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Defending Ancient Waters

Defending Ancient Waters

La rencontre avec l’oeuvre monumentale de l’artiste Hera Büyüktaşcıyan au CCCOD de Tours fut une révélation pour moi. 

J’ai eu l’honneur de composer de la musique pour son oeuvre et de l’interpréter in situ.

Defending
Ancient
Waters

Defending
Ancient
Waters

Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, Tours
Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, Tours

The Garden

Hera Büyüktaşcıyan explore les différentes manières dont la mémoire, l’identité et la connaissance sont façonnées par des vagues d’histoire à la fois profondément enracinées et en constante évolution. Elle fut frappée à Tours par le parcours changeant de la Loire porteuse d’une mémoire ancestrale mais marquée par la présence de notre civilisation et par le passé tourangeau jadis glorieux du tissage sur soie.

Etant né moi-même dans le Val de Loire, l’oeuvre d’Hera « The Garden » exposée face à sa « Defending Ancient Waters » au Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, a naturellement fait écho en moi avec nos jardins à la française typiques de notre patrimoine Renaissance. J’ai pu accompagner la flûtiste Géraldine Carrillo sur du répertoire musical historique.

Face à la vague monumentale qui remplie la nef, je me suis tout de suite senti porté par le courant ligérien charriant des histoires séculaires. Il fut naturel pour Géraldine (flûtes Renaissance) et moi (percussions, guitare et électronique) de naviguer physiquement d’une rive à l’autre de ces deux oeuvres, de part et d’autre de « Denfending Ancient Waters ».

Hera Büyüktaşcıyan

photo Aurélien Mole
Hera Büyüktaşcıyan

Hera Büyüktaşcıyan

photo Aurélien Mole

The Garden

photo Maxence Brière

La Loire les muriers blancs, la soie

La « partition musicale » d’Hera, faite de copeaux de bois, de morceaux de mémoires, a orienté mon travail.

Tel un écho musical à « Defending Ancient Waters », j’ai réinterprété à la guitare électrique à archet et à l’électronique les mots de Katheleen Raine, Virginia Woolf, Charles Peguy, Shakespeare ou Ovide qui résonnaient dans la bouche du comédien Bernard Picot, maître d’oeuvre du concert-lecture.

photo Maxence Brière
photo Maxence Brière

Au fil de l’eau

Le choix de jouer la guitare électrique avec un archet a été une évidence : cette corde frottée, immuable d’apparence mais subtilement changeante sculpte les rives sonores de ma mémoire au fil du temps. « Au fil de l’eau » est une expression qui, me semble-t-il, sied à merveille à cette facette de l’oeuvre de Hera Büyüktaşcıyan puisqu’on y trouve réunis le fil (de soie) et le courant du fleuve. C’est donc le titre que j’ai choisi pour ce mouvement musical.

Avec un looper j’ai superposé mon interprétation musicale des séquences qu’Hera a créées à la surface de l’eau par les copeaux. Chacune disparaît de la mémoire mais réapparait en échos, transformée par le geste humain et le temps. Le courant de la Loire se transforme musicalement en trame sonore, en fil de soie dont les fragments sonores de temps se muent peu à peu en vers à soie. C’est le traitement électronique qui les métamorphose ainsi, laissant percevoir les vers à soie qui se nourrissent de feuilles de muriers blancs, puis qui s’effacent progressivement, laissant place à la Loire du présent dont les rives ont été bouleversées par le temps.